Imaginez que nous ne connaissions rien sur votre profession, … pouvez-vous la décrire ?
La mosaïque est présente dans l’imaginaire de chacun, nous en avons de multiples exemples autour de nous. Pour moi, la mosaïque, en résumé, c’est le fait de coller des éléments sur un support, avec un objectif décoratif et/ou artistique. C’est large comme définition ! Et les possibilités sont donc vastes.
Quels matériaux utilisez-vous ?
J’utilise principalement du marbre et du grès cérame pour les sols. Pour les murs, j’utilise de la pâte de verre, du verre à vitrail, des émaux de céramique, des grès cérame… Pour les créations artistiques (tableaux), tout est possible : j’aime beaucoup travailler le schiste dans mes créations.
Quel est pour vous le « profil de client idéal ?
Tous les clients sont particuliers. J’aime qu’ils puissent m’indiquer une direction pour mon travail de création, tout en ma laissant ma liberté sur les spécificités de la mosaïque. Les très gros projet ne sont pas nécessairement ceux qui donnent le plus de plaisir, mais ils sont nécessaire pour l’image et la reconnaissance.
Vous avez choisi d’être un artisan. Comment et quand ce choix vous est apparu comme une évidence ?
Je viens d’une famille d’artisan. J’ai eu une formation d’ingénieur mais j’ai vite senti en moi le besoin de créer de mes mains, de pouvoir visualiser mon travail. C’est à 35 ans que j’ai décidé de changer d’orientation professionnelle. La rencontre avec la mosaïque a été l’élément déclencheur de ce changement.
Définissez-vous votre travail comme une passion ? Quel est le meilleur moment de votre travail ?
Mon métier est très certainement ma passion. Pour faire un tel métier, il faut cette passion, cet intérêt pour la mosaïque, cette envie de faire de la mosaïque et de partager cette passion avec les autres, en particulier les élèves de mon atelier. Mais je ne suis pas enfermé dans mon atelier !
Quel rôle jouent le « talent », le « savoir-faire » et la « créativité » dans votre métier ?
Le savoir-faire est très important : il faut connaitre les techniques du métier, surtout lorsque l’on travaille sur la restauration et sur les créations pour les murs et les sols. Le travail personnel, tableaux principalement, fait beaucoup plus appel à la créativité, à la personnalité de chaque mosaïste.
Et qu’en est-il de l’innovation, quels sont les changements depuis que vous avez commencé ? Utilisez-vous de nouveaux matériaux, outils, processus, une stratégie marketing, Quel impact sur vos performances ? Comment votre profession pourrait-elle être plus innovante ?
L’innovation n’est pas la première chose à laquelle je pense. Il y a une tendance chez les artistes mosaïste a être innovant, à utiliser de nouveaux matériaux, à sortir du champs traditionnel de la mosaïque. Personnellement, je ne suis pas un grand innovateur. J’essaie de m’appuyer au mieux sur les enseignements que j’ai reçus d’autres mosaïstes ; néanmoins chaque situation est particulière, et il faut savoir improviser.
Où et combien de temps avez-vous été formé avant d’être prêt à créer votre entreprise ?
Je suis ingénieur de formation et je n’ai reçu aucun enseignement artistique dans ma jeunesse. Il y avait donc beaucoup à apprendre. J’ai reçu un enseignement de 3 mois en France dans la Loire, puis j’ai suivi différents stages de courte durée en France et en Italie pour apprendre des techniques spécifiques. Pour la restauration, je me suis formé en travaillant sur chantier avec une collègue en Belgique. Ces formations ont eu lieu principalement de 2006 à 2008.
Racontez-nous une anecdote, une expérience significative ou réflexion que vous aimeriez partager sur votre métier et vie professionnelle.
Quand j’ai choisi de quitter mon métier d’ingénieur pour devenir mosaïste, tout le monde m’a pris pour un fou. Et pourtant, voilà 12 ans que je navigue dans ce métier. Et depuis je n’ai cessé d’être ravi par ce métier. Ce matin encore, j’ai visité un site décoré en mosaïque de style Art Déco : simple mais tellement magnifique. Ma plus belle récompense, ce sont mes élèves à l’atelier qui me la donnent quand je vois le bonheur que je parviens à leur communiquer en quelques heures d’atelier.
VOTRE MESSAGE – SI vous souhaitiez inviter les jeunes générations à choisir votre profession, quel serait votre message ?
Le commentaire que je reçois en permanence quand les gens me voient travailler : « quelle patience !». De la patience, il en faut pour être mosaïste : il n’est pas si facile de trouver ces contrats, il faut être bien préparé, bien formé et bien financé… et se créer un bon réseau de mosaïstes avec qui travailler.